CONFÉRENCES — TABLE RONDE — VISITE GUIDÉE — ATELIER
JEUDI 28 et VENDREDI 29 NOVEMBRE 2024

Des premiers cabinets de curiosités aux récentes collaborations art-sciences mises en scène, « exposer » est une modalité d’organisation et de diffusion des savoirs depuis longtemps investie par les savant·e·s, universitaires ou chercheur·e·s (selon le statut des intéressé·e·s). Les Expositions universelles et les musées universitaires sont parmi les plus anciens témoins institutionnels d’une science exposée et d’un dialogue entre des objets et des chercheur·e·s. Aujourd’hui encore, les collaborations entre universités et musées sont favorisées par des programmes d’accueil en résidence, les universitaires investissent fréquemment des comités scientifiques d’exposition, en assure le commissariat ou utilisent l’exposition comme un outil méthodologique de recueil de données, lorsqu’il s’agit d’enquêter auprès des visiteurs (étude de réception, étude des représentations, etc.).
Dans un contexte de développement des écritures alternatives en SHS (écritures cinématographique, photographique, sonore, graphique, scénique, etc.) considérer l’exposition comme une modalité d’écriture scientifique implique des questionnements spécifiques. Premièrement, en tant qu’écriture, dans quelle mesure mettre en exposition son terrain, ses données, ses questionnements, est-il heuristique pour le chercheur ? Autrement dit, peut-on qualifier l’écriture expographique de “technologie intellectuelle”, au même titre que l’écriture graphique ? Deuxièmement, en tant qu’alternative : pourquoi choisir cette « solution » ? Entre quoi s’agit-il d’alterner et que permettent d’éventuels aller-retour ?
Cette journée d’étude sera l’occasion de discuter des différentes opérations induites par l’écriture expographique, pouvant favoriser la découverte en sciences humaines et sociales : manipulation d’objets polysémiques, spatialisation d’un propos, articulation de langages sémiotiques variés, élaboration d’un récit, dialogues professionnels, rencontres fortuites, etc. Elle sera aussi l’occasion de discuter des différents passages induits par une logique d’alternance : passages d’un monde social à un autre, celui de l’université et celui du musée, pour lesquels les attentes et les publics diffèrent ; va-et-vient entre la page bidimensionnelle et l’espace d’exposition (navigation entre une « pensée de l’écran » et une pensée de l’espace).
Les questions suivantes, non exhaustives, pourraient guider nos réflexions : quels sont lesapprochements possibles entre l’espace du terrain délimité et construit par le chercheur et ce nouvel espace fictionnel qu’est l’exposition ? Entre écrire la science et écrire l’exposition ? Est-il possible d’établir un système sémiologique de cette transposition ? Comment l’exploration de langages iconiques, sonores ou kinésiques peut amener le chercheur en SHS à penser autrement la réalité, à observer différemment son terrain par le renouvellement du point de vue adopté ? En somme, quelles sont les logiques heuristiques de l’écriture expographique, et comment les identifier ? Dit autrement, il s’agit surtout de se focaliser sur les apports de cette modalité d’écriture pour le chercheur et sa recherche.

Entrée libre dans la limite des places disponibles
